L’ascendance, aussi appelée « pompe », est un mouvement d’air vers le haut prolongé (pas une turbulence). Il en existe de deux sortes.
Ascendance dynamique, le vent remonte le long d’un obstacle (effet de pente).
Ascendance thermique, une masse d’air chaud s’élève au sein d’un environnement plus froid (comme une montgolfière).
On a bien l’image en tête du vent qui remonte le long d’un relief. Les planeurs de vol de pente exploitent cette ascendance continue qui peut durer toute la journée. Mais on peut aussi retrouver ce phénomène sans relief, par exemple avec des haies, des arbres. On peut profiter de ce phénomène en volant « devant » les arbres, jamais derrière (dans les rabattants).
On n’y pense pas toujours mais on peut aussi profiter d’ascendances dynamiques loin d’obstacles physiques quand le vent passe au-dessus de masses d’air froid. La masse d’air froid fait office d’obstacle non visible.
Un peu d’explication d’abord, sur les étapes qui mènent à une ascendance thermique. Le soleil chauffe le sol. L’air à proximité du sol est réchauffé par contact ce qui constitue une réserve d’air plus chaud que l’air en hauteur. Un élément perturbateur, comme un peu de vent ou une personne qui court en agitant les bras (visible en compétition de vol libre par exemple), va déclencher un mouvement d’air, l’air chaud (moins dense) montera au milieu du reste plus frais (jusqu’à ce que les températures s’équilibrent). Cet air chaud qui monte prendra la forme de bulles de savon, parfois rondes et massives, parfois plus étirées et complexes à exploiter. Le centre de la bulle montera la plupart du temps plus vite que les bordures, en contact avec le milieu plus froid.
Souvent les ascendances thermiques sont cycliques : une zone chauffe souvent plus vite que les autres, la masse d’air en contact chauffe jusqu’à s’élever, puis la zone chauffe la nouvelle masse d’air froide qui remplace l’ancienne. Et rebelote.
Le soleil ne chauffe pas l'air directement mais le sol. Selon la rugosité, l'albedo, le sol va chauffer plus ou moins vite. Il est intéressant de s'intéresser aux propriétés du sol pour savoir où les ascendances vont se trouver en fonction du moment de la journée.
Les zones du sol plus chaudes chauffent plus les masses d’air en contact. Si des différences de températures de sol sont constatées alors les masses d’air vont aussi avoir des températures différentes. Même sans ascendance qui s’élève, des zones plutôt favorables sont exploitables.
Si la réserve de masse d’air chaud jusque là collé au sol va se décoller et s’élever comme une montgolfière invisible. Ces ascendances n’ont pas de forme stable. Souvent le cœur monte plus vite mais certaines ascendances ont plusieurs cœurs. Entre les ascendances, l’air descend, ce sont des zones à fuir.
Son planeur ou les planeurs des copains : selon comment un planeur rentre dans une ascendance (de front, de côté), le planeur va changer d’attitude sans perdre d’altitude. Il peut se mettre à accélérer, prendre une attitude queue haute, basculer sur une aile (une ascendance violente peut mettre un planeur léger sur la tranche). Même sans rentrer dans l’ascendance, les planeurs vont marquer des variations de directions de vent par un changement de cap (direction pointée par le fuselage): si la dérive est tirée à droite, l’ascendance est à droite.
Les oiseaux : ils profitent des ascendances pour prolonger leurs vol (rapaces, cigognes, …) ou pour y trouver leur repas (les hirondelles volent dans les ascendances pour y trouver des insectes décollés du sol et piégés par l’ascendance).
Les nuages : à une certaine altitude, selon les conditions atmosphériques, les ascendances mènent à une condensation visible. Malgré le caractère cyclique des ascendances, si une zone déclenche plus régulièrement des ascendances, cela se verra sur les nuages. Et s’il y a un peu de vent, on verra des trains de nuage.
Quand une volume d’air chaud s’élève dans une masse d’air froid, l’air froid va le remplacer, ce qui va créer des mouvements d’air. Au sol, les changements de direction pointent vers l’ascendance. Grâce à ces changements de direction, les mouvements de branches d’arbres, les fils de laine au bout des antennes (si si il faut continuer à mettre des fausses antennes avec des fils de laine en 2.4GHz) vont être autant d’indicateurs à observer.
L’air au sol va occuper l’espace occupé par l’ascendance qui monte.
Les personnes au sol sentiront une brise qui pointe dans la direction de l’ascendance.
Le vent s’ajoute à la brise générée par le mouvement de l’ascendance.
Les personnes au sol sentiront le vent se renforcer ou au contraire réduire. C’est la variation de vent qui indique la direction de l’ascendance.
Idée préconçue : « il faut qu’il fasse très chaud pour qu’il y ait des ascendances thermiques ».
Au contraire, en pleine chaleur, mois d’août un 15h sans ombre en Provence, l’air sera tellement chaud sur une telle hauteur au dessus du sol qu’il va être difficile de décoller une masse d’air plus chaud que le reste. L’ascendance thermique est due à une différence de température plutôt qu’à la chaleur de la journée.
Idée préconçue : « il faut qu’il fasse très beau pour qu’il y ait des ascendances thermiques ».
Il suffit d’un peu de soleil, même filtré par une épaisse couche de brume, pour que différentes zones du terrain aient différentes de températures. Alors les masses d’air n’ont pas toutes la même température et des ascendances thermiques commencent à être exploitables. Oui oui, y compris en plein hiver par un matin brumeux à 3 degrés.